lundi 11 mars 2013

Nouvelle promotion de pensionnaires à l’Académie de France à Rome – Villa Médicis


Onze nouveaux pensionnaires entameront une résidence de douze ou dix-huit mois à compter d’avril 2013


Rome, l'entrée de la Villa Médicis. Photo : (c) BS


Les lignes ci-dessous font suite au compte-rendu du Festival Controtempo de la Villa Médicis à Rome publié ici-même le 16 février 2013 (http://brunoserrou.blogspot.fr/2013/02/le-4e-festival-controtempo-vient-de.html). A noter qu'un seul compositeur, Laurent Durupt, s'est vu attribuer cette année une bourse de pensionnaire de la Villa Médicis

Agnès Chekroun
scénographe, metteur en scène et chorégraphe

Chorégraphe née en 1971, Agnès Chekroun a abordé la danse par l’écriture grâce à une recherche universitaire consacrée aux rapports entre danse et politique qui l'a conduite à travailler en Allemagne auprès de William Forsythe. Très vite, cette expérience se double d’une aventure collective de plus de dix ans avec l’artiste américain et les interprètes de sa compagnie grâce à qui, glissant d’un champ à l’autre, elle crée sa première chorégraphie : Remote Versions. Suivent, toujours à Francfort, Double B(l)ind et Hostis, trois pièces accueillies dans de nombreux festivals européens. Depuis 2009, date à laquelle elle renvient à Paris, elle poursuit ses recherches artistiques en indépendante, travaillant tant les fragments (Les Simples, — I, n°1284) que les objets chorégraphiques (d’eux).

A propos de son projet  pour la Villa Médicis, Agnès Chekroun déclare :
« A l’origine, l’évidence d’une matière chorégraphique, soit deux femmes étrangères l’une à l’autre, deux figures arrachées à leur texte, éveilleuses de possibles : Gradiva, “celle-qui-marche-en-avant” ; sainte Cécile, “celle-qui-gît”.
« Reliées par un mouvement de chute comme d’élévation, ces deux œuvres - le bas-relief des Aglaurides et la sculpture de Stefano Maderno - se trouvent à Rome (Musée Chiaramonti ; Eglise Sainte-Cécile du Trastevere). Dans un premier temps, il s’agira donc d’en organiser la confrontation, le face à face, afin d’inventer et de révéler deux états de corps. Dans un deuxième temps, il s’agira de faire de la ville de Rome notre théâtre des opérations et poser la figure de Gradiva comme point de départ pour une archéologie vivante du corps dansant et par là rechercher, guetter, reconnaître ses traces et ses métamorphoses passées présentes, autant de textures, de motifs chorégraphiques à identifier et accueillir, à explorer et transposer, à mettre en jeu comme en espace. »


Laurent Durupt 
compositeur

Laurent Durupt est diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en piano, musique de chambre, analyse, contrepoint de la Renaissance, improvisation et composition. Il a remporté plusieurs concours internationaux de piano, dont les et Pordenone en Italie, de musique de chambre, à Cracovie et à Paris, et de composition, le Tenso Young Composer Award. Parmi ses professeurs, Hugues Leclère, Bruno Rigutto, Pascal Devoyon et Henri Barda pour le piano, Frédéric Durieux, Allain Gaussin et Philippe Leroux pour la composition.
Laurent Durupt termine actuellement le cursus 2 à l'IRCAM, se produit en solo ou en duo avec son frère Rémi, percussionniste avec qui il forme le Duo Links, enseigne le piano au Conservatoire du XIVe arrondissement de Paris. Ses
œuvres sont jouées à Paris, Lyon, Strasbourg, Londres, Valencia, Bogota, Vitoria, Chelsea, Manchester, Saint-Pétersbourg, Vancouver, Dallas, San Antonio, New York...

À propos de sa résidence à la Villa Médicis, Laurent Durupt déclare :
« Mon projet de résidence est la réalisation d'un cycle de trois partitions pour chœur a capella, dans lequel je désire explorer les possibilités expressives de la voix, avec, d'une partition à l'autre, des variations sur le degré de mécanicité, notion centrale dans mon travail. Les textes sont de poètes européens (Paul Celan, René Char et Giuseppe Ungaretti), et induisent des traitements musicaux variés, tandis que la thématique centrale du cycle sera celle du souffle.
« Le contenu des textes interfèreront avec les esthétiques respectives de trois artistes qui m'inspirent quotidiennement: Gerhard Richter, Mark Rothko et Giuseppe Penone. Ce qui m'importe est la résonance que chacune apporte au texte qui lui correspondra, ainsi que les images afférentes que leur univers ajoute à la perception de la musique, et réciproquement.»

Pour en savoir davantage : http://www.laurentdurupt.com


Chiara Malta 
cinéaste

Née à Rome en 1977, Chiara Malta poursuit des études de lettres et de cinéma avant de s'installer à Paris et de tourner ses premiers films. Armando e la politica ouvre la section Lo Stato delle Cose au 26e Torino Film Festival avant sa diffusion sur La Lucarne Arte/ZDF.
Ses court-métrages sont diffusés sur France2, Canal+ et sont primés dans de nombreux festivals (Clermont-Ferrand, Aix-en-Provence, États généraux de Lussas, FIF Rome, Nuovo Cinema di Pesaro, Las Palmas, Rio de Janeiro, FFM Montréal...).

Dans le cadre de sa résidence à la Villa Médicis, elle travaillera sur l'écriture d'un film né de sa rencontre avec l'actrice Elina Löwensohn. Après Armando e la politica, elle continue à s'interroger sur le statut de vérité au cinéma et raconte ici l'histoire d'un duo réalisatrice/actrice, d'une romaine et d'une roumaine. Le récit d'une « filmeuse » qui s'égare. Une comédie cruelle et enjouée sur les dangers de la projection dans le rapport à l'autre.


Nora Martirosyan  
cinéaste

Nora Martirosyan, artiste et cinéaste arménienne, a fait ses études à l'Académie des Beaux-arts d'Erevan, d'où elle sort diplômée en 1996, de la Gerriet Rietveld Academie ainsi que du Fresnoy et la Rijksakademie van Beeldende Kunsten d'Amsterdam.
Ses films ont été présentés et primés dans de nombreux festivals internationaux.
Enseignante en écoles de beaux-arts et membre de nombreux jurys, elle travaille sur son premier long métrage de fiction, Territoria, qui sera tourné au Haut-Karabagh,.

Sa résidence à la Villa Médicis sera consacrée à l’écriture de ce film.

Pour en savoir en savoir davantage : http://heolfilms.fr/


Théo Mercier
plasticien

Artiste autodidacte, Théo Mercier revendique une grande liberté formelle. Il s’emploie à déconstruire les mécanismes puis à les remonter dans d’harmonieuses contradictions. Renonçant au confort visuel et intellectuel, il impose paradoxe, bizarrerie et humour comme point de vue plastique. En résultent des sculptures et des collages, cadavres exquis où s’affrontent des images, des univers et des clichés, condition sine qua non à la réalisation d’une œuvre « parasite ». Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI) de Paris en 2005, Théo Mercier se destinait au design de portières. Passé par l’atelier de Matthew Barney en 2008, il se voit décerner l’année suivante le Prix coup de cœur du Jury du Prix HSBC pour la photographie. Il a participé à de nombreuses expositions collectives et a récemment bénéficié d’une exposition personnelle au Musée de la Chasse à Paris.
Il est représenté par la Galerie Gabrielle Maubrie à Paris.

Sa résidence à la Villa Médicis sera pour lui une année de collaboration avec des artistes, musiciens, comédiens, une année consacrée véritablement au travail d'atelier.


Malik Nejmi 
photographe

Né en France en 1973  Malik Nejmi est un artiste d’origine franco-marocaine. L’histoire de son père, les liens affectifs avec sa famille, et l'enfance vécue entre deux pays nourrissent son travail de photographie et d'écriture. L'immigration, l'entre-deux territoires deviennent les thèmes de ses œuvres tout comme les diversités culturelles, qui s'inscrivent dans son champs de travail . 

Son projet pour la Villa Médicis se propose de suivre les mouvements antifascistes des vendeurs ambulants sénégalais de Florence et Rome suite à l'assassinat de Samb et Diop, en décembre 2011, par un extrémiste du groupe politique Casapound en Italie. Malik Nejmi va par ailleurs réaliser un important travail d'atelier au sein duquel, par le truchement de l'image et de la reconstitution, se posera la question de la double-culture... L'ensemble de ses recherches est regroupé sous le titre « Migrante est ma demeure », inspiré de la poésie nomade ...


Emmanuelle Pagano  
écrivain

Née en septembre 1969 à Rodez, Emmanuelle Pagano a suivi des études en esthétique du cinéma et en arts plastiques. Elle a déjà publié cinq romans, un récit et un recueil de nouvelles, essentiellement chez POL, et des textes en revues et collectifs.
Collaborant  avec des artistes d'autres disciplines (danse, cinéma, photographie, arts plastiques), elle vit et travaille sur le plateau ardéchois.

Son projet pour la Villa Médicis consiste en l'criture d'un roman à partir des transformations du paysage de l'Idroscalo à Ostie, cité balnéaire située à l'embouchure du Tibre,  quelques kilomètres de Rome (notamment la construction du nouveau port touristique ).
 

Felipe Ribon 
designer

Né en 1981 à Bogota, en Colombie, Felipe Ribon a  étudié l’ingénierie de l’environnement à l’Ecole des Mines, avant d’intégrer l’Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI) de Paris dont il est sorti diplômé en 2008 avec les félicitations du jury. Il a obtenu le Grand Prix Design de la Ville de Paris en 2009, ainsi que le prix du public à la Villa Noailles avec son projet « Une autre salle de bain ». En 2012, il a été le lauréat du prix Audi talent Awards qui lui a permis de développer un projet sur les objets de l'hypnose. Designer, il est photographe et commissaire d'exposition.
 
Pendant sa résidence à La villa Médicis, Felipe Ribon va tenter de développer un projet de recherche sur le genre des objets.

Pour en savoir plus  www.felipe-ribon.com <
http://www.felipe-ribon.com>


Till Roaskens 
plasticien

Amateur de géographie appliquée, Till Roeskens appartient à la famille des artistes-explorateurs. Son travail se développe dans la rencontre avec un territoire donné et ceux qui tentent d'y tracer leurs chemins. Ce qu'il ramène de ses errances, que ce soit sous la forme d'un livre, d'un film vidéo, d'une conférence-diaporama ou autres formes légères, ne se voudrait jamais un simple rapport, mais une invitation à l'exercice du regard, un questionnement permanent sur ce qu'il est possible de saisir de l'infinie complexité du monde. Ses «tentatives de s'orienter» s'élaborent avec le souci récurrent de toucher un public non averti et de rendre les personnes rencontrées coauteurs de l'œuvre.

A la Villa Médicis, il se consacrera à la recherche d'une forme permettant de démêler et de tisser ensemble différents fils qui parcourent sa vie et son œuvre.


Pascale Roumégoux 
restauratrice

Restauratrice de sculptures, Pascale Roumégoux travaille depuis une dizaine d'années auprès des Musées nationaux et des Monuments historiques. Spécialisée entre autres dans les problèmes de structure des œuvres de diverses époques, elle intervient sur différents matériaux tels que le plâtre, la pierre, le bois etc... Parallèlement formée aux travaux aériens sur cordes, cette spécialité lui permet également d'intervenir sur des sculptures difficiles d'accès.

En résidence d'un an à la Villa Médicis, elle portera son travail sur l'étude technique et sanitaire de la collection des moulages de la Villa Médicis, et fera des interventions de restauration d'urgence. Cette mission a pour but d'approfondir sa connaissance des divers procédés de moulage et de confronter ces données techniques avec son expérience jusque-là acquise sur les collections françaises de moulages du Musée du Louvre à Paris, et à Montpellier...


David Sanson 
historien de l’art (histoire de la musique)
 
La présence à l'Académie de France à Rome de David Sanson suscite quelque interrogation... Après avoir exercé pendant quinze ans le métier de journaliste, à la rédaction en chef de la revue Classica, puis de Mouvement, ainsi que sur France Musique, David Sanson, poursuit à 43 ans un triple parcours d'auteur, de musicien et de conseiller artistique du festival Santarcangelo dei Teatri puis au Collège des Bernardins, à Paris. Dans la collection Classica des éditions Actes Sud, il a fait traduire et préfacé le premier livre en français consacré au compositeur néo-religieux new-age Arvo Pärt, et fait paraître un essai biographique consacré à Maurice Ravel. Il a également participé, chez Robert Laffont, aux ouvrages collectifs Tout Bach et Tout Mozart, ainsi qu'à la réédition en cours du Dictionnaire du rock de Michka Assayas. Il a signé plusieurs textes, notamment de fiction, pour des catalogues de plasticiens (Marie-Jeanne Hoffner, Julien Sirjacq, Rainier Lericolais). Parallèlement, il poursuit son activité de musicien avec son projet That Summer
 
Dans son projet de recherche pour la Villa Médicis, à la lumière de son expérience de programmateur et de chroniqueur, mais aussi à la lumière des polémiques ayant entouré l'admission à la Villa Médicis, en 2010, des musiciens Claire Diterzi et Magic Malik, David Sanson compte s'interroger sur les raisons de la désaffection dont fait aujourd'hui l'objet la musique dite « contemporaine », en particulier en France. Cet essai, qui tient davantage de la chronique littéraire que de la démonstration musicologique, ne compte produire un constat - au confluent de l'histoire de la musique, de l'esthétique et de la sociologie des institutions culturelles - que pour mieux réfléchir aux possibilités de le dépasser.




Pour connaître les conditions d’admission des pensionnaires de la Villa Médicis-  Académie de France à Rome :
http://www.villamedici.it/fr/pensionnaires/candidature/être-pensionnaire-à-la-villa-médicis

Source : communiqué de presse de l'Académie de France à Rome

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire